Baromètre 2021 de l’Observatoire de la consommation responsable de l’ESG UQAM
Montréal, le 24 novembre 2021 – L’Observatoire de la consommation responsable (OCR) de l’ESG UQAM dévoile la 12ème édition de son Baromètre annuel de la consommation responsable, une édition spéciale incluant la Vigie Conso COVID-19, en collaboration avec la firme d’études MBA Recherche. Cette nouvelle édition de la Vigie Conso Covid-19 permet d’évaluer l’impact de la pandémie sur les pratiques de consommation des Québécois en 2021.
« Alors que la pandémie commence à s’estomper, les transformations profondes sur les comportements de consommation se révèlent davantage », constate Fabien Durif, directeur de l’OCR. « Depuis le début de la pandémie, les Québécois ont pris des décisions sur leur habitation, leur travail, leur mode de transport et leur vie personnelle en modifiant leurs habitudes et ainsi leurs façons de consommer. Leurs habitudes de consommation ont été modifiées à hauteur de 57% selon leurs estimations ! Entre changements plus ou moins radicaux, mutations ou accélérations de tendances déjà présentes avant la crise, le consommer « moins » et le consommer « autrement » émergent » poursuit le professeur Durif.
« La pandémie a incité les Québécois à prendre des décisions de plus en plus conscientes sur ce qu’ils achètent et surtout pourquoi ils achètent. Mais, il subsiste encore des paradoxes entre leurs perceptions, pratiques et attitudes », précise Caroline Boivin, co-fondatrice de l’OCR.
« Après deux années de croissance importante de l’évaluation positive de leurs gestes en 2021, moins de Québécois ont l’impression d’être des consommateurs responsables (ils sont 73,8%, – 6,2 pts). Cela explique l’intensité générale à la baisse des pratiques de consommation responsable en 2021. Par contre, les achats autodéclarés de biens écoresponsables sont en croissance. Des transformations, mais aussi des paradoxes… » mentionne Fabien Durif.
Dans une perspective d’après-crise, les Québécois semblent vouloir se recentrer davantage sur eux-mêmes, laissant présager l’adoption grandissante du faire soi-même et une reconfiguration des pratiques classiques de magasinage.
Autres faits saillants de l’édition spéciale 2021 :
- Le « faire soi-même », un nouveau rapport à la consommation en pleine progression : Au cours du dernier mois, 46,2% des Québécois ont consulté des tutoriels pour apprendre à faire des choses par eux-mêmes (+ 7,4 pts). Toutes les pratiques du « fait-maison » ont fortement progressé dans la dernière année, en particulier celles reliées à la rénovation et au bricolage. 49,9% déclarent avoir davantage fait des réparations (+ 11,7 pts), 41,2% davantage rénové (+ 8,0 pts) et 38,9% davantage bricolé (+ 7,3 pts) ;
- Vers une consommation plus « sobre » ? : les mesures sanitaires semblent refouler l’attraction vers les valeurs de l’hyperconsommation. 81,2% ont pris l’habitude de moins magasiner au cours du dernier mois et 61,1% déclarent avoir réalisé qu’ils faisaient des achats superflus (+ 7,3 pts) ;
- La pandémie a exacerbé la tension entre le prix des produits et la consommation responsable : la sensibilité au prix ne cesse d’augmenter depuis le début de la crise. 72,3% des Québécois accordent davantage d’importance au prix des produits. Ils sont 76,5% à comparer davantage le prix entre les produits (+ 9,2 pts vs mai 2020) et 70,7% à déclarer acheter plus de produits au rabais (+ 11,6 pts vs mai 2020) ;
- L’origine locale, moins importante depuis l’assouplissement des restrictions liées à la Covid-19 : dans la dernière année, 59% des Québécois ont eu des pratiques fréquentes de « consommation locale » (- 2,0 pts). Ces résultats rejoignent ceux de récentes études internationales. Toutefois, l’intérêt envers les entreprises du Québec reste élevé : 45,7% déclarent avoir découvert des entreprises locales depuis le début de la crise (+ 22,7 pts vs mars 2020) ; 81,7% mentionnent qu’il est important d’acheter des produits fabriqués au Québec afin d’être solidaire avec les entreprises de la province (- 4,7 pts) ;
- L’après-crise : une rupture avec la « vie d’avant » ? : Si 32,8% des Québécois souhaitent que l’on revienne rapidement à la situation économique d’avant la crise, une majorité est sensible à ce que cette pandémie serve à reconstruire en
« mieux ». Bon nombre d’habitudes développées depuis le début de la crise pourraient se concrétiser dans une perspective post-pandémique. Le ralentissement des modes de vie vers un recentrage sur soi et le « faire soi-même » est une caractéristique majeure de cette transition. 74% (+ 1 pt) ont l’intention de davantage relaxer et de profiter du moment présent lorsque la pandémie sera éradiquée ; - TOP 5 des marques perçues comme étant les plus responsables et authentiques durant la crise : les épiceries gardent une place importante aux yeux des Québécois lorsqu’il est question de responsabilité pendant la pandémie. Depuis le début de la crise, IGA et Metro se partagent les deux premières places du TOP 5. Cascades, qui est la marque jugée la plus responsable par les Québécois année après année depuis la mise en place du Baromètre, ne ressort pas dans le contexte spécifique de la crise.