2020 : une année pas comme les autres pour la consommation responsable

Montréal, le 25 novembre 2020 – L’Observatoire de la consommation responsable (OCR) de l’ESG UQAM dévoile la 11ème édition de son Baromètre annuel de la consommation responsable, une édition spéciale Vigie Conso Covid-19. Les mesures sanitaires implantées au Québec en lien avec la Covid-19 dès le mois de mars 2020 conduisent à une année particulière dans la comparaison des comportements de consommation responsable marquée par plusieurs mois de pandémie.

« Les effets de la pandémie se font sentir d’un point de vue négatif en particulier sur trois pratiques : le transport en commun (21% d’usagers fréquents en 2020 contre 34% en 2019), la partie redistribution (- 4,4 pts) et la partie mutualisation (- 1,1 pt) de la consommation collaborative. Ces pratiques connaissaient pourtant une croissance relativement continue ces dernières années », explique Fabien Durif, directeur de l’OCR.

La pandémie ne semble pas par contre par freiner le compostage (+3 pts, 41% d’adeptes fréquents), le recyclage (+ 0,5 pt, 89% d’adeptes fréquents) et la popularité grandissante de la consommation locale (+ 2,0 pts, 61% d’adeptes fréquents), avec une augmentation particulièrement importante des achats de produits alimentaires locaux dans la dernière année.

Le Baromètre 2020 de la consommation responsable comprend la troisième édition mensuelle de la Vigie Conso Covid-19, en collaboration avec MBA Recherche. Elle permet de comparer l’évolution des pratiques avec les deux mensuelles précédentes (période de confinement) depuis la réouverture progressive des commerces non essentiels (c’est-à-dire, début juin), jusqu’à la fin du mois de septembre (avant l’entrée de nouvelles mesures sanitaires). Le contat majeur selon Fabien Durif est que « la pandémie continue d’accélérer les transitions ».

Faits saillants de l’édition spéciale Vigie Conso Covid-19 :

  • Le retour du « fait maison » s’amplifie en particulier pour les pratiques de cuisine et de rénovation : 77,3% déclarent avoir davantage cuisiné aucours du dernier mois (+ 7,4 pts), 38,2% fait davantage de réparations (+ 1,1pt) et 33,2% davantage rénovés (+ 1,7 pt). Les contraintes liées aux mesures sanitaires expliqueraient encore moins le passage à l’action dans ces pratiqeus que lors des deux mois de confinement ;
  • Une consommation plus sobre : avec la crise de la Covid-19, le lien entre plaisir et consommation semble être plus ténu. 77,4% ont eu moins envie de magasiner au cours du dernier mois et 61,3% déclarent avoir dépensé moins qu’avant la pandémie dans les magasins physiques ;
  • Le prix, un critère de choix encore plus prépondérant que pendant le confinement : 73,3% (+ 6,0 pts) comparent davantage le prix entre les produits depuis la réouverture progressive des commerces non essentiels. Ils sont 64,4% (+ 5,3 pts) à déclarer à acheter plus de produits à rabais ;
  • Achat local, l’engagement économique s’impose : 86,1% (+ 18,1 pts) mentionnent qu’il est important d’acheter des produits fabriqués au Québec afin d’être solidaire avec les entreprises du Québec (motivation principale). Le Panier Bleu est utilisé par environ 1 consommateur sur 5 pour s’informer sur des entreprises locales ou pour trouver un produit fabriqué ou cultivé au Québec ;
  • Perspectives de rebond, vers une nouvelle normalité ? : les habitudes développées depuis le début de la pandémie semblent se réaffirmer dans le temps (ralentissement du mode de vie, achat local, « fait maison »). Notamment, 72% (+ 4,0 pts) ont l’intention d’acheter davantage de produits fabriqués au Québec lorsque la pandémie sera éradiquée.
  • TOP 5 des marques perçues les plus responsables et authentiques durant la crise : les épiciers ont une place importante dans l’esprit des Québécois.es lorsqu’il est question de responsabilité pendant la pandémie. Tout comme pendant les deux mois de confinement, Metro et IGA se partagent les deux premières places. Cascades, qui est la marque jugée la plus responsable par les Québécois année après année depuis la mise en place du Baromètre, n’arrive qu’en 4ème position dans le contexte spécifique de la crise.