Baromètre 2023 de l’Observatoire de la consommation responsable de l’ESG UQAM : l’inflation exige une réduction des achats des Québécoises et Québécois

Montréal, le 22 novembre 2023 – L’Observatoire de la consommation responsable (OCR) de l’ESG UQAM dévoile la 14e édition de son Baromètre annuel de la consommation responsable, une édition spéciale Coût de la vie, en collaboration avec la firme d’études MBA Recherche. Le durcissement des contraintes budgétaires, lié à l’inflation, impose à une grande majorité de Québécoises et Québécois de repenser sa consommation. C’est ce que met en lumière cette nouvelle édition.

« Le ressenti de la dégradation du pouvoir d’achat chez 72,2% des Québécoises et Québécois et les prix de plus en élevés imposent certains arbitrages dont parfois celui de moins consommer. La sobriété semble donc davantage contrainte et touche certains secteurs plus que d’autres comme celui de la mode », souligne Fabien Durif, directeur de l’OCR.

« La hausse du coût de la vie modifie ainsi certaines pratiques de consommation : parmi les Québécoises et Québécois qui ont réduit leur consommation, 90,3% comparent encore plus les prix entre les produits et pour 84,3%, une comparaison du prix entre les commerces est effectuée, tandis que 86,2% achètent davantage de produits au rabais et 80,4% utilisent davantage les circulaires et les bons de rabais », poursuit le professeur Durif.

« Les modifications des habitudes chez les Québécoises et Québécois qui ont réduit leur consommation semblent majeures dans certains cas : 76,0% privilégient plus les marques maison, 71,3% vont davantage dans des magasins et épiceries au rabais, 60,3% ont changé pour un épicier moins cher et 74,4% ont réduit les quantités achetées notamment 59,9% en ce qui a trait à l’alimentation », mentionne le professeur Durif.

Il faut toutefois noter que la sobriété contrainte, qui touche davantage les femmes et les plus stressés financièrement, coexiste dans une moindre mesure avec une sobriété volontaire. Si 53,4% déclarent avoir réduit leur consommation par conviction, ils sont tout de même 78,7% à avoir pris l’habitude de moins magasiner et 65,4% à réaliser qu’ils faisaient des achats superflus.

« Parmi les Québécoises et Québécois qui ont réduit leur consommation, on retrouve davantage ceux qui sont le plus préoccupés par l’environnement, les plus éco-anxieux et ceux qui recherchent le plus de moyens pour réduire leur impact environnemental », poursuit Fabien Durif.

Autres faits saillants de l’édition spéciale 2023 :

  • L’achat local, pas forcément victime de l’inflation : Malgré l’inflation et le fait que de moins en moins de personnes découvrent des entreprises locales, le soutien à l’économie locale reste une motivation importante. Ils sont d’ailleurs 59,3% à mentionner préférer faire leurs achats dans les commerces de leur quartier ou du centre-ville. En outre, les Québécoises et Québécois qui ont le plus réduit leur consommation dans la dernière année sont ceux qui mentionnent avoir le plus acheté des produits certifiés « Aliments du Québec », « Produits du Québec », « Bœuf du Québec » et du vin local ;
  • L’écofatigue accentue le sentiment d’impuissance et d’indifférence face au changement climatique : 41,9% des Québécoises et Québécois mentionnent qu’ils sont fatigués des leçons de morale sur l’environnement et 41,3% de voir autant d’informations alarmistes sur l’environnement dans les médias. Le sentiment élevé d’impuissance face au changement climatique conduit à ce que 36,3% des Québécoises et Québécois ne voient pas ce qu’ils pourraient faire de plus pour réduire leur impact environnemental (en particulier les hommes, les moins diplômés et les déconsommateurs). Cette impuissance augmente le sentiment d’incapacité de décision et de perte de contrôle : ils sont notamment 30,4% à déclarer que la situation environnementale est si sombre qu’ils croient que plus rien n’est possible chez les 18-24 ans et 24,6% que cela demande trop d’effort pour réduire leur impact environnemental, surtout chez les 18-24 ans et les Montréalaises et Montréalais ;
  • TOP 5 des marques perçues comme étant les plus responsables : Dans cette édition, seulement 37,5% des personnes sondées sont capables de mentionner une marque à leurs yeux responsable, ce qui caractérise une baisse très importante comparativement à l’an dernier. Ce phénomène pourrait être une conséquence de l’écofatigue, mais également le fait que les Québécoises et Québécois valorisent davantage la pertinence économique d’une marque. Ils sont 73,7% à apprécier qu’une marque prenne en considération l’impact de l’inflation dans son offre. À noter que Cascades demeure depuis la 1re édition du Baromètre la marque spontanément perçue comme la plus responsable selon les Québécoises et Québécois.